Cohabitations douces
© Collectif « Paradoxes d'ambiances »

Cohabitations douces

À Poblenou, l’enceinte épaisse qui contient des corps marque une franche séparation entre le monde des vivants et le monde des morts. L’isolation visuelle et acoustique de cette pièce labyrintique laisse cependant pénétrer quelques rumeurs des activités alentours (bus touristiques, activités sportives, sonneries et mouvements d’entrée et de sortie de l’école, artisanat dans la rue Taulat) et l’enceinte imposante, les morceaux de monuments qui dépassent et les mouettes qui virevoltent au-dessus du cimetière nous donnent de l’extérieur quelques indices sur cet espace autre.

Les sons de maçonnerie qui accompagnent les mises en enfeus caractérisent ce cimetière vertical, alors que les activités de jardinage produisent une tout autre ambiance sonore dans les cimetières français.

Les espaces publics alentours offrent de nombreuses possibilités d’usages (sport, parc, plage, école, bar, église, rambla, centre commercial) qui se frottent au cimetière en son parvis. Cette pièce semi-ouverte instaure une relation entre le cimetière et les usages alentours.

Les activités touristiques du quartier littoral ont pu intégrer ce cimetière patrimonial. Véritable musée à ciel ouvert, ce lieu parvient assez bien, grâce aux recoins et impasses dans le labyrinthe, aux touristes et aux endeuillés de cohabiter.